les rivières
la Dépêche du Midi : 9/01/2017
De Mérens à Auterive, ils s'unissent pour les rivières
Environnement
Le Symar (Syndicat mixte d'aménagement des rivières) haute Ariège, Vicdessos et pays de Foix vient de connaître un profond changement. Depuis le 1er janvier, sur décision préfectorale, il a fusionné avec le Syrrpa (Syndicat mixte de restauration des rivières de la plaine de l'Ariège) et le Syac (Syndicat mixte d'aménagement du Crieu) pour former le Symar Val d'Ariège. En préparation de cette fusion, les 21 délégués représentant les communes adhérentes au Symar se sont retrouvés à Arignac, le 19 décembre, pour un ordre du jour chargé. Il s'agissait de préparer en douceur la transition : lecture du dernier compte rendu de septembre 2016 ; délibération modificative permettant de voter des délibérations modificatives en investissement afin d'engager les dépenses de matériel et de logiciels pour la mise en œuvre de la fusion des trois syndicats et d'autoriser des dépenses en investissement pour le début de 2017, avant le vote du budget primitif du nouveau syndicat.
Des compétences élargies
Une grande partie des travaux prévus dans le programme 2016 du Symar sont déjà achevés. Les travaux d'entretien commencés courant décembre se poursuivent sur l'Ariège entre Luzenac et Bouan, ainsi que sur le Vicdessos, et quelques cours d'eau comme le Scios et l'Alses vont encore être entretenus en janvier et février.
Par la suite, le nouveau syndicat conservera ses compétences selon un plan pluriannuel de gestion de quinze ans et les emplois ne seront pas impactés par ce changement.
La création d'un syndicat élargi permettra de répondre à la nouvelle compétence Gemapi (gestion de l'eau, milieu aquatique, prévention des inondations) qui sera obligatoire dès 2018. Il aura aussi pour missions la gestion des effacements de seuils, le recensement des risques, l'animation et, bien sûr, l'entretien des cours d'eau.
Lors de cette dernière séance du comité syndical, le président de l'ancien Symar, Gérard Galy, a remercié tous les délégués présents pour le travail effectué.
Les délégués qui siégeront au Symar Val d'Ariège : titulaires MM. Fonquergnes (Mercus), Cumminetti (Rabat) et Bermand (Tarascon) ; suppléants, MM. Defarges (Gourbit), Rouan (Saurat) et Goncalvès (Arignac).
Nous ne voulons pas de «mini» centrales»
GÉRARD CHOUQUET, PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION DE PÊCHE
La fédération de pêche s'inquiète des projets de micro-centrales électriques sur un réseau hydrographique ariégeois déjà bien encombré par le béton.
Au lendemain de l'assemblée générale de la fédération de pêche départementale, Gérard Chouquet, président de l'association, a répondu à nos questions.
Comment se présente cette nouvelle saison ?
Les choses vont bien. Le nombre de cartes vendues en 2012 est stable. C'est donc de bon augure. En plus, il a beaucoup neigé, il y aura donc de l'eau. C'est encourageant pour la saison.
Ne va-t-il pas y avoir trop d'eau justement ?
Tout dépend de la température qu'il va faire. C'est surtout pour les pêcheurs que cela va être problématique. L'eau va être très froide, la pêche sera plus difficile.
La fédération rencontre-t-elle des problèmes ?
Le principal souci en Ariège, c'est le classement des rivières. Cela conditionnera la possibilité de créer des microcentrales sur les cours d'eau. Nous avons fixé des conditions, nous espérons que nous serons entendus.
Vous êtes contre les microcentrales ?
On ne peut pas dire cela. Nous avons des besoins en hydroélectricité. Mais nous n'avons pas besoin de centrale avec des puissances ridicules. Il voudrait mieux moderniser les centrales existantes pour augmenter la production actuelle. Les centrales sont polluantes indirectement. Avec de nouvelles microcentrales, il sera difficile de gérer la qualité de l'eau et les poissons.
Justement quelle est la qualité des eaux de l'Ariège
La meilleure de France. Les deux tiers de nos cours d'eau sont classés en 1er catégorie et nous possédons 300 lacs. On peut donc pêcher la truite et le carnassier (dans le piémont pyrénéen).
Le développement du silure n'est-il pas un problème ?
À certains endroits peut-être. Mais c'est aussi un poisson recherché par une certaine catégorie de pêcheurs. Certes c'est un prédateur, mais l'équilibre écologique est difficile à trouver.
Combien y a-t-il de pêcheurs en Ariège ?
Nous avons 12 000 pêcheurs, toutes catégories confondues. C'est une petite fédération avec un des plus gros territoires de pêche de l'Hexagone.
Quels sont les projets de la fédération ?
Le grand projet, c'est notre nouveau siège. Nous devrions y entrer mi-avril.
Et sinon ?
ll y a beaucoup de choses qui vont se mettre en place. On peut parler du schéma de développement de loisirs pêche. Nous allons augmenter les animations vis-à-vis des jeunes avec de nouvelles activités. Ce sont eux les nouveaux pêcheurs.
Propos recueillis par E.D.
la depeche du midi 5 mars 2013
Sauver les rivières naturelles
C'est un véritable cri d'alarme qu'a lancé hier le président de la fédération départementale de pêche, Jean-Paul Icre, à l'occasion de l'assemblée générale qui se tenait à Dalou : « Après plus de 30 ans d'engagement dans le monde de la pêche, jamais je n'aurais imaginé un jour devoir répondre à cette question : « Que pouvons-nous faire pour essayer de sauver les dernières, oui, vous avez bien entendu, les dernières rivières naturelles du département ? » En cause : les microcentrales électriques. La pression des hydroélectriciens n'a jamais été aussi forte afin d'équiper les cours d'eau qui perdront leur protection ; une première réunion sous l'égide du préfet a cruellement manqué de sérénité à tel point que j'ai pris le parti de lui écrire afin de dénoncer la situation et de le sensibiliser à notre position ; 31 projets hydroélectriques sont actuellement envisagés sur le département pour une puissance totale de 216 mégawatt et une production de 617 gigawatt/heure/an. Je fais bien évidemment la différence entre les grandes unités de production qui fournissent depuis longtemps à la France une électricité indispensable à son développement et à notre bien-être et les microcentrales à la production dérisoire qui balafrent et impactent si négativement nos cours d'eau. Nous sommes conscients que le département de l'Ariège peut contribuer, via l'hydroélectricité, à participer à l'effort national d'augmentation de la production d'énergie renouvelable ; nous aurions été prêts à échanger, débattre autour d'un site à très forte valeur ajoutée sur le plan de la production énergétique, mais en aucun cas nous ne pouvons cautionner un tel éclatement sur le département de projets au fil de l'eau à faible production sur nos derniers bouts de torrents jusqu'alors préservés. » Avec la loi sur l'énergie de 1919, les cours d'eau bénéficiaient d'une certaine protection. Elle sera abrogée au plus tard en 2014. Les cours d'eau seront classés en deux listes. La première concernant les cours d'eau « en très bon état », « en réservoir biologique », « sur lesquels une protection complète des poissons migrateurs est nécessaire ». Sur la liste 2, il y aura les cours d'eau « sur lesquels il est nécessaire d'assurer le transport des sédiments et la circulation des poissons migrateurs. » De belles formules, mais le président Icre constate surtout que le législateur a supprimé l'interdiction de construction de nouvelles centrales sur les cours d'eau listés. Le texte a été remplacé par une formule plus ambiguë permettant des constructions s'il n'y a pas « obstacle à la continuité écologique du cours d'eau ». De quoi alimenter des débats où la loi du profit pourrait parler fort au nom de la fée électricité. la depêche du midi 07/03/2011
