Historique: La pêche au toc est une technique assez récente contrairement à ce que l'ont pourrait penser. En effet, issue des techniques très anciennes de pêche aux appâts naturels, l'affirmation de ses grands principes a véritablement été développée dans les années d'après Deuxième Guerre mondiale. La technique de la pêche aux appâts naturels est, sans conteste, la plus ancienne, car il est évident que c'est en proposant aux truites leur alimentation habituelle que les premiers pêcheurs ont réussi leurs premières captures. Parmi les méthodes utilisées pour prendre de la fario aux appâts naturels, on peut citer la beuze des Alpes du Nord et de Franche-Comté, la pêche à la barre du Massif central ou bien encore la pêche "au ver roulé". Cette dernière technique, qui consiste à faire rouler un gros ver, monté au bout d'une ligne lourdement plombée, sur le fond du lit de la rivière est la plus proche de la technique qui nous intéresse. C'est dans les Pyrénées centrales et plus précisement le comminges que le toc a été mis au point. Le premier ouvrage consacré à cette technique est paru en 1951, sous la plume de Léon Foch, et intitulé " l'Art de pêcher la truite ". Ainsi l'auteur insiste pour la première fois sur l'importance du transport de l'esche par le courant. Les conséquence sont immédiates : longueur de la canne pour un meilleur contrôle de la dérive et plombée relativement légère. Le comminges est le berceau de la pêche au toc. St Gaudens et ses environs ont vu naître de grands noms de la pêche au toc dont la réputation a dépassé les frontières régionales. Ainsi, une évolution considérable s'est faite au fil des décennies, tant dans les techniques du toc que dans le matériel utilisé. Le toc est pratiqué dans les Pyrénées par une majorité écrasante de pêcheurs. Cette Technique est devenue un véritable art. En 1988, Alphonse Arias, dans " Le guide Arias du vrai pêcheur " de truites apporte au toc des éléments nouveaux : La technique du toc quel que soit le type de cours d'eau, ru, ruisseaux, torrents, rivière moyenne ou grande. Action de pêche vers l'amont ou vers l'aval avec toute une panoplie d'appâts naturels. Il préconise des plombées ultra lègères et courtes LE MATERIEL POUR LE TOC La canne : Elle devra conjuguer solidité, légèreté et doit posséder un nombre important d'anneaux. Les cannes de type anglaise conviennent parfaitement mais les cannes à fil intérieur évitent bien des accrochages dans les branchages. Les matériaux modernes comme la fibre de verre ou la fibre de carbone sont à conseiller en prenant la précaution de laisser de côté la fibre de carbone, conductrice d'électricité par temps d'orage. La longueur de la canne est la plupart du temps proportionnelle à la rivière. Dans tous les cas, rigide ou souple, une action de pointe est souhaitable. De ce choix, que l'on soit débutant ou confirmé, vous obtiendrez un ferrage de très bonne qualité. Les cannes en 3 brins (talon, intermédiaire, scion), présentent l'avantage pour le transport de ne pas être encombrantes. Pour un bon " coulissage " de celle-ci, le nombre d'entretoises devra être supérieur à 30. Le moulinet : Pour la pêche des ruisseaux et petites rivières (ou il n'y a pas beaucoup de bannière), un moulinet simple suffit, ou des moulinets manuels. Pour la pêche des moyennes rivières, on utilisera la plupart du temps des moulinets placés au talon de la canne. Ces moulinets présentent l'avantage de pouvoir rembobiner avec la main qui tient la canne. Il en découle un gain de temps, plus de commodité donc d'efficacité. Pour la pêche des grandes rivières et fleuves, un petit moulinet à tambour fixe peut remplacer, selon les goûts le moulinet à talon. La lancette : C'est une petite tige de ressort très souple. Elle permet de faire passer dans les cannes à fil intérieur le nylon en un minimum de temps. Le nylon Choisissez de préférence pour le corps de ligne un nylon fluorescent, dont vous repérez aisément l'évolution dans l'eau. Le diamètre est compris entre le 14/100e et le 16/100e. Bas de ligne du 0,10 au 0,14 selon les poissons recherchés et l'état des eaux. Le guide fil : Il ne doit en aucun cas couder la ligne. Les bouts de laine et carton on laissé la place aujourd'hui aux " rigolettos " en polystyrène expansé ou en plastique. Qu'il soit auto-bloquant ou pas, il existe plusieurs tailles et plusieurs couleurs. Ce choix, sera en fonction de l'acuité visuelle de chacun. Sur les " rigolettos " qui possèdent une tige d'arrêt, faire attention à ne pas trop serrer celle-ci afin de pouvoir régler facilement la hauteur d'eau prospectée et de ne pas meurtrir le nylon. Un petit bout de fil fluo peut être utilisé comme indicateur de touches. Il s'avère très discret en période d'étiage. Les plombs : Deux boîtes sur soi. L'une contenant des plombs allant du numéro 9 au numéro 4. Ces plombs vous permettront de pêcher les ruisseaux et moyennes rivières dans la quasi totalité du réseau halieutique mondial. La deuxième contiendra des olivettes de 1 g à 4 g ainsi que des billes ou olives de 4 g à 8 g afin de pouvoir pêcher les radiers ou bordures rapides Les appâts et Hameçons : Mouche naturelle : bleuté n°14 ou 16 selon la grosseur de la mouche Ver : bronzé tige longue en n°10 éventuellement n°8 pour les gros vers, n°12 pour les petits. Sauterelle : bronzé tige longue en n°10 éventuellement n°8 pour les grosses sauterelles, n°12 pour les petites. Teigne : blancs ou dorés du n°12 au n°16 selon l'eschage et la grosseur de la larve. Asticot : blancs ou dorés du n°14 au n°16 selon l'eschage 1 ou 2 larves. Emerillon : Il rendra bien des services positionné entre le bas de ligne et la ligne. Utiliser de préférence l'émerillon baril minus sans agrafe. L'ACTION DE PECHE Le plus difficile est de faire dériver l'appât de fond de telle façon qu'il rase le lit naturellement, à la vitesse du courant. Pour les droitiers, maintenez la canne suffisamment haute. C'est avec la main gauche que vous donnez à chaque fois le nylon nécessaire à la dérive. La ligne doit de préférence évoluer avec l'appât vers l'aval. Lorsque le fil est entraîné par le courant, abaissez très légèrement la canne vers l'aval, tout en conservant le contact avec la main gauche. En fin de coulée, le bras et l'avant-bras accompagnent le mouvement vers l'aval. Prospectez ainsi chaque poste en favorisant les endroits encombrés, les chutes d'eau, l'abord des grosses pierres immergées. Attachez-vous en priorité à la berge sur laquelle vous êtes avant de faire dériver votre ligne sous celle d'en face. Pour éviter de vous faire repérer par le poisson, remonter la rivière ou le ruisseau en restant relativement éloigné du poste à prospecter. Soyez attentif à la moindre anomalie dans le comportement du guide fil. Concentrez vous , les truites ont évolué, elles peuvent mordre sans que nous ne perceviez la touche. Si pendant la dérive, votre ligne s'arrête brusquement, tirez très légèrement sur le nylon. La ligne peut être prise dans une branche ou sous une pierre. Ne forcez jamais. Et pas d'inquiétude : si c'est une belle truite dès que le nylon sera tendu vous aurez confirmation. Ferrez immédiatement.
|